Peu de publications ces derniers temps mais les réflexions et le travail de ces questions vont bon train. Mon travail de recherche-action atteint une nouvelle échéance avec une soutenance universitaire en septembre prochain. En attendant de vous donner à lire les dernières avancées de ma réflexion, je souhaitais vous partager les différents matériaux qui, chacun à leur manière, ont nourri mes six derniers mois sur les question de storytelling et de mythe :
![]() Antoine Bello arrive habilement à nous faire nous questionner sur la manière dans notre société joue avec les histoires que l’on se raconte (et notamment les médias, les politiques, les structures privés, les lobbyistes…) sans jamais nous faire tomber dans la paranoïa ou le complotisme. |
![]() Premier film du réalisateur Clément Cogitore, Ni le ciel ni la terre s’appuie sur un contexte militaire pour nous questionner sur les récits où le doute préexiste et les vérités s’emmêlent. Ici point d’hémoglobine et de tir de rafale en plan séquence avec comme décor de fond un drapeau et des relents patriotiques. Non, la réalisation est sobre et au service de ce suspens et des questionnements qu’il nous apporte. Réalité pragmatico-subjective de la surveillance militaire ? Légendes locales ? Religion ? Tout se mélange et nous force à prendre de la distance. |
![]() En 14 minutes, Bits a le mérite de faire le tour de la question de la « structure narrative unique » portée par la grande majorité des films (Hollywoodien surtout mais pas que). En s’appuyant sur les réflexions de Joseph Campbell et Chris Vogler, l’émission nous montre comment nombre de récits héroïques – du cinéma notamment – s’appuient sur les mêmes cadres de récit de Star Wars à Matrix en passant par le Seigneur des anneaux. L’idée de Monomyth que Joseph Campbell est allé chercher dans les contes anciens écrits ou oraux se voit exacerbée dans le milieu cinématique avec des dérives comme le syndrome Trinity. |
![]() L’analyse contrefactuelle n’est pas une contre-Histoire mais n’est pas tout à fait non plus la grande Histoire majuscule. Il s’agit, pour faire court, d’une pratique du « Et si… ». Et pour ne prendre q’un exemple (forcément non exhaustif) : « Et si Hitler avait gagné la guerre ? » (voir notamment en SF Philip K. Dick Le maître du haut château). Cet usage a longtemps été critiqué (et l’est toujours plus ou moins de ce que j’en lis pour l’instant) comme ne faisant pas partie de l’analyse historienne. Je n’irai pas plus loin sur cette question. En tout cas, il est sûr que cette pratique permet différents éclairages : géopolitique, politique, économique et social des événements qui nous ont précédé. Cela éclaire également la question des points de vue dans les enjeux de Storytelling et de mythe. Pour une histoire des possibles; Analyses contrefactuelles et futurs non advenus, Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, Seuil, 2016. |